Le fonctionnement sportif, ou type "éducation nationale", est à tous les points de vue et notamment en terme d'enseignement l'inverse du fonctionnement traditionnel japonais qui s'applique en aïkido.
Mélanger ces fonctionnements opposés par nature est la garantie absolue de dénaturer l'aïkido traditionnel, et à terme de faire disparaître cette discipline martiale pourtant si riche et intéressante.
Les disciplines martiales traditionnelles japonaises sont identifiables par le hakama porté par ses pratiquants. Si vous n'en avez pas il s'agit alors d'un sport martial. Hors les sports martiaux sont l'exact opposé d'un art martial.
Il s'agit d'une formule nipponne, une sorte de solgan, qui exprime le fonctionnement des dojos japonais dans lesquels le seul personnage, la seule institution importante, au dessus du professeur du dojo est son maître (sensei) : aucune fédération n'existe au Japon ou dans les disciplines traditionnelles, seulement des "Ryu" ou des écoles, l'équivalent chez nous français de l'entreprise dans le monde de l'artisanat.
Peu de gens connaissent bien l'histoire de l'aïkido en France, en Europe et en occident : cet art martial voulant éviter toute amalgame avec le sport,
à fonctionné - à ses débuts et durant 20 ans - dans le système traditionel de Ryu ou école décrit ci dessus, fondant ainsi des "associations culturelles"
afin de bien marquer le fait que l'aïkido n'est pas une discipline sportive mais un art, appartenant au domaine de la culture.
Cela donnait alors : "association culturelle française aïkido" (ACFA), "association culturelle européenne d'aïkido" (ACEA), etc...
Ce système traditionnel est le seul dans lequel le fondateur de l'aïkido a fonctionné, créant et développant cet art martial en son sein, le seul conforme à la volonté de ce dernier.
L'aïkido ne vient donc pas de nulle part, et pas nimporte comment... Les sensei venus du Japon - nous écartons ici ceux qui auraient dévier par opportunisme - pour développer l’aïkido chez nous le démontre par leurs paroles, leurs actes et leurs parcours.
Il s'agit d'un autre repère important, puisqu'il permet aussi de bien faire la différence entre sport martial et art martial. En effet un dojo ayant plusieurs professeurs n'en est en réalité pas un : il s'agit alors d'un club sportif. En effet, comme le fonctionnement sportif le permet, un club de sport martial comporte plusieurs enseignants, qui sont des responsables techniques et non pas des maitres puisqu'étant plusieurs et tous interchangeables entre eux.
Un dojo se reconnait donc facilement a son fonctionnement, inverse à celui des clubs sportifs : dans le dojo du maitre seul celui ci détient "la voie" (l'enseignement), ses élèves la retransmettant avec rigueur sous peine de se voir remercier s'ils dévient trop, par manque de respect ou de conscience de la hiérarchie du dojo, dans lequel l'enseignement du maitre est la seule et unique préoccupation.